Conférence au Beaux-Arts de Nancy

Avant de me présenter à vous, j’aimerai vous dire que je suis le premier à savoir ce que je sais. Si nous sommes ce que nous sommes c’est avant tout parce que nous savons que nous savons. Et c’est bien dans les grottes de Lascaux lors d’une représentation mémorable que nous sommes devenus homo sapiens sapiens. Il faut donc que vous sachiez que je sais.

Je sais que si je me présente à vous, vous n’êtes pas innocent, vous en savez déjà bien assez sur ce que je représente, bien des choses vous on déjà été dites par ce que je vous présente en tant que corps, physique et social. C’est d’image dont on parle ici. Vous avez devant vous une image. Si 24 images par secondes font un film, combien d’images font un homme. Je ne saurai pas répondre à ce genre de questions, je suis de l’image certes mais je suis de l’image qui voit. Peut on franchement voir une image qui voit. Une image qui voit n’a de cesse de se modifier, jamais elle ne prends le temps de se laisser voir. Mais pour vous je vais m’arrêter de voir et vous parler.

Ceci donc s’énonce ainsi : je suis un scopieur.

Un scopieur est une personne dont la pulsion scopique est prépondérante. Pour lui le réel advient par l’image. Si pour lui le monde a un sens c’est que l’image lui parle. S’il peut penser c’est parce que le télescopage des images fait une grammaire. Et s’il peut parler de l’image c’est qu’il a percé le secret de l’image.

L’image celle qu’on voit et non celle qu’on pense, n’est que la partie immergé de son histoire. C’est l’image en bout de course que l’on voit. Sous l’image c’est non pas la plage que l’on trouve mais l’océan du sens, un sens qui n’ai fait que de l’accumulation d’images antérieures, des images qui ont eu affaire avec la langue, la culture mais qui petit à petit n’étant plus visible sont redevenus des images. En quelque sorte ce sens qui est sous l’image est vague. Vague mais fluide.

Le scopieur n’aime que les dessous d’images. Il s’excite à sonder les profondeurs de l’image, à cacher ce qui est visible et montrer ce qui est invisible.

Aussi lorsqu’on m’a demandé ici d’expliquer ce qui a fait que j’ai utilisé un jour un ordinateur, j’ai cru à un malentendu car j’ai toujours utilisé un ordinateur pour faire ce que je fais. Et puis rapidement, mais oui mais c’est bien sûr : l’ordinateur est resté pendant longtemps invisible à celui qui voyait l’objet montré. L’ordinateur n’est entré en scène que bien plus tard. D’où ce malentendu. C’est donc de ce passsage de l’invisible au visible dont il sera question ici.

Si l’ordinateur est resté au départ invisible c’est qu’il n’était là que pour gérer l’invisible. Dans le tableau initial et l’infinièdre

L’ordinateur a toujours été pour moi lié à ma grande pulsion scopique. Le scopieur est quelqu’un qui a une relation bien étrange avec le réel, car tout passe par l’image, tout j’entends le sens le sens de la vie. C’est un synthétiseur d’image, tout prends sens par le telescopage de plusieurs images ou ensemble d’images. Pour lui l’image n’est que la partie immergé du réel, sous l’image, il y a bien sur encore de l’image, toujours de l’image. Lorsque vous téléscopez deux images, vous télescoper une infinité d’images. Aussi l’image ne se voit pas mais se lit. Se lit et est elle même lié à son histoire , à l’histoire de son apparition. C’est donc toute la partie invisible de l’image qui se montre et donne sens. Et l’ordinateur a toujours été lié à cet invisible. Dès le départ l’ordinateur m’a permis de gérer l’invisible de l’image. Vous avez sûrement été saturé de ce terme : virtuel. Bien sur il s’agit bien de cet invisible. C’est bien de cela dont on parle . L’image est forcément virtuelle car liée au sens par ce qui n’est pas montré. L’image est là pour cacher le sens comme le mot est là pour cacher l’objet like a Wall. Sous l’image, le sens, et sous le sens ça tombe.

Dans le terme scopieur on a vu ici le scope, l’œil regardant l’invisible. Mais dans ce terme se cache aussi (steak haché) un copieur. Pour le scopieur toute image est bonne, ce qui se cache sous une image, sa partie invisible est forcément relié. Le scopieur ne copie que les images du dessus, il ne fait que ça et même il ne peut QUE copier de l’image déjà apparu, déjà vu.